La visite...
Un réveil avant l'heure, pour cause d'erreur téléphonique. Deux heures d'observation de mon plafond avant de me lever. Une matinée longue et pourtant passé si vite, vu d'ici. Un week end commencé à 13h15, et me voilà décalé du reste du monde... Pourquoi des fois, il m'arrive de sortir avec des gars de mon boulot, tout simplement parce que ce sont les seuls qui partagent mes horaires... Heureusement pour moi, je préfère boire seul, sinon on pourrait passés du stade collègue à celui d'amis. Sur le chemin du retour, j'ai essayé de me préparer un truc d'agréable pour ses deux jours, mais rien n'en valait vraiment la peine. Alors j'irais dépenser un peu d'argent, histoire de justifier ce que je touche en échange de ma peine quotidienne. Film, disque, livre, le contenant n'a pas tellement d'importance, déjà que je me fous du contenu, juste dépenser du fric, des fois, ça aide à se sentir en vie. Mais avant tout ça, c'était devant ma porte que j'ai trouvé quelque chose qui m'a vraiment fait me sentir vivant. Une visite, celle d'un vieil ami. Quelqu'un que je n'avais pas vu depuis bientôt un an. C'est un voyageur, il revient de l'autre bout du monde et n'emmène en général avec lui que ce qui peut tenir dans son sac. A ce moment là, notre amitié était de trop. On avait chacun défendu un point de vue, et ce n'était même pas ça le problème, plutôt tout ce qui entouré ces points de vues. On a toujours été honnête l'un envers l'autre, lui dans ma manière si lâche de foirer ma vie à traîner le soir avec pour seuls copains les différents alcools qui traversaient mes nuits. Et moi, de critiquer sa manière compulsive de partir à droite et à gauche pour être sur de n'avoir pas à se poser, laisser ses responsabilités derrière, ça lui permet de toujours être libre et pleins de rêve. Moi, la plupart de mes rêves étaient morts, les autres ne me font plus du tout rêver. Et aujourd'hui, sans m'avoir prévenu, il était venu. Je ne le savais même pas de retour en france. Il ne l'étais pas, c'était un entre deux... Il repartait ce soir pour Paris et demain pour la russie. Le coin ne lui disait rien, mais quelques photos aideraient à concrétiser le prochain voyage. Je l'ai fais rentré, la fatigue était plus forte que la rancune et j'aurais bien assez de temps pour lui en vouloir demain et les autres jours. Aujourd'hui il était là, alors on pouvait au moins partager un verre. Tout aller très bien pour lui, et ça me faisait réellement plaisir. Tout n'allait pas aussi bien pour moi, mais ça aurait donné raison à la moitié des choses qui nous avait séparés. Alors, de mon côté, on pouvait dire que ça allait. Je trainais peut être un peu trop tout seul, si on voulait vraiment me repprocher quelque chose. Il accepta ce compromis, aucun de nous ne voulait gâcher cet instant. On a donc bu un verre. Parlé, beaucoup. Refait le monde, comme avant... La fatigue était toujours là, mais elle ne me dérangeais plus. On est même sortit manger ensemble, on se serait cru deux ans plus tôt... Deux potes inséparables, que la vie aurait juste éloignés. J'ai payé, sans même réfléchir. Un peu comme avant. Puis, je l'ai emmené là ou je trainais, le soir. Pas longtemps, juste histoire qu'il se fasse une idée. Il a aimé le principe mais pas l'endroit. Deux trois verres et un billard plus tard, je l'ai raccompagné jusqu'à son train. On s'est dit qu'on s'appellerait mais pas qu'on était toujours amis. On a tous les deux passés une bonne soirée c'était le plus important. Et quand le train est partit, que j'ai vu son sourire, j'ai su qu'il n'était pas passé juste entre deux voyages. J'ai compris qu'il ne voulais plus qu'on soit des amis que la vie éloigne. Il voulait vivre sa vie et ne plus regarder en arrière. Je pouvais comprendre ça. Alors il s'est crée un dernier souvenir et a fermé la porte. Maintenant il va en ouvrir une autre où je n'aurais pas ma place... Moi, de mon côté, je ne ferme rien, je suis juste heureux qu'il y ai des moments comme ça pour se sentir vivant et pour se rappeler de ce qu'il y a eu avant...
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